Le fleuve de l'Aa

L’Aa est un fleuve côtier qui prend sa source à Bourthes dans les collines crayeuses de l’Artois, se répand dans la cuvette de Saint-Omer (Marais Audomarois), se faufile par le goulet de Watten, s’étale dans le vaste Delta – de Calais à Nieuport en Belgique – et se jette enfin dans la Mer du Nord à Gravelines.

 

 

 

Aa et SAGE

 

Le bassin versant de l’Aa fait l’objet de deux S.A.G.E. à part entière :

• L’audomarois, approuvé par arrêté inter-préfectoral le 31 Mars 2005
• Le Delta de l’Aa, approuvé par arrêté inter-préfectoral le 15 Mars 2010.

 

 

 

 

Le delta de l'AaTerres gagnées sur la mer

La plaine maritime, le bassin inférieur de l’Aa, est un vaste Delta de 120 000 hectares environ, gagné sur la mer et les marais, habité et exploité par l’homme depuis dix siècles, par le moyen d’une artificialisation complète du milieu par d’énormes travaux de drainages sans cesse à entretenir.

En effet, l’artificialisation du territoire commença durant le Moyen-Age au Xème siècle, par des moines notamment qui bénéficiaient de la concession puis de la propriété des terres, très fertiles. L’aménagement du territoire est dans un premier temps désordonnée jusqu’au XIIème siècle, durant lequel cet aménagement se rationalise, avec une organisation collective, d’abord administrée par les abbayes du territoire. Le principe ici est simple : chaque propriétaire assainit ses terre et participe aux tâches communes dans les cadres des cercles d’eau, les water-ringe (wateringues). Ceux-ci correspondent aujourd’hui aux sections de wateringues actuelles.

Entre les XVII et XVIIIèmes siècles, ce sont les Moëres, à l’origine exutoire d’une partie des wateringues, qui sont à leur tour asséchées. Ces travaux vont ainsi modifiés de nouveau le territoire et permettent ainsi l’exploitation de nouvelles terres pour l’agriculture.

Enfin, à partir des années 1970, des stations de pompage et de relevage ont été installées sur le tout le territoire. Ces nouvelles installations ont ainsi permis d’améliorer l’évacuation des eaux.

Polder et wateringues

 

Les polders cultivés de la plaine maritime flamande sont quadrillés par un réseau dense de canaux et de larges fossés de drainage. Ces derniers sont ainsi appelés les « wateringues » ou »watergangs » (cercles d’eau), soulignés dans le paysage par de nombreuses roselières et mégaphorbiaies linéaires. Ce réseau hydraulique très dense comprend plus de 1 500 km de fossés et canaux et une centaine de stations de pompage.

Un territoire de contrastes

Les wateringues constituent un territoire d’une extrême platitude :
de 1 à 5 mètres en moyenne et une altitude de – 2 mètres dans les Moëres !

Tandis que la vallée de la Hem, affluent de l’Aa de 26 km, borde le territoire sud ouest du S.A.G.E. dans un paysage écologiquement riche et montre des altitudes dépassant les 150 mètres.

La photo ci-contre montre ainsi le contraste de relief entre la vallée de la Hem, dont l’aval est au premier plan, et le delta de l’Aa plat, au second plan.

Un littoral diversifié

 

 

Enfin, le littoral présente une variété importante de paysages (falaises, dunes, digues, perrés…) : il est essentiellement formé d’un étroit cordon sableux protégeant les Wateringues de la plaine face aux risques naturels littoraux.